Avant qu'elle ne soit découverte et perfectionnée, on utilisa les clichés en bois gravé, les gravures manuelles sur métal, ou gravures chimiques plus tard. Le principe typographique fut le plus utilisé, jusque vers les années 1950. Cependant le principe de base de la photogravure reste valable pour l'ensemble des procédés. En langage courant "photogravure" sous-entend "typographie". S'il est utilisé pour un autre procédé, il faut préciser "photogravure offset", ou "photogravure hélio", etc. Comme nous l'avons pressenti au chapitre des origines de l'impression, c'est la conjonction de l'invention photographique, du principe du tannage des colloïdes par la lumière, puis l'invention de la trame quadrillée qui permit le développement de la photogravure. Elle est utilisée dans plusieurs procédés et domaines de préparation de documents :

  • La photogravure trait ou ORTHO (blanc-noir purs),
  • La photogravure demi-teinte ou SIMILIGRAVURE "Simili"
  • La photogravure polychrome, dont la trichromie, la quadrichromie
  • La photogravure "technique" de fabrication (films, typons, plaques, etc.).


Trichromies, quadrichromies
 

La totalité des couleurs visibles par l'oeil humain, est due aux rayonnements émis par le spectre solaire, qui décomposé par un prisme, donne le violet, l'indigo, le bleu, le vert, le jaune, l'orangé, le rouge, comme dans "l'arc-en-ciel". L'on remarque que l'indigo n'est qu'une variante de bleu, le violet = bleu + rouge, le vert = bleu + jaune, l'orangé = jaune + rouge, on s'aperçoit qu'avec trois couleurs de base, on parvient à toutes les nuances pouvant composer les autres couleurs.

En 1719, un graveur, Le Bion, l'avait constaté et avait fait des essais en exécutant trois gravures manuelles de la même image, en appréciant mentalement les dosages nécessaires aux diverses superpositions.

Comment analyser et isoler, objectivement, les couleurs d'un original ? Ce rêve se réalisa vers le XIX siècle, lorsque la similigravure fut inventée, et qu'à l'aide de "filtres" l'on put enfin réaliser optiquement et mécaniquement cette sélection.

En théorie, le noir peut s'obtenir par superposition des trois couleurs de base. Nous avons alors une sélection en trichromie. Mais le noir reconstitué est plutôt "tête de nègre" et manque de vigueur. On a donc pris un cliché supplémentaire de noir léger.

Au fil des années et des perfectionnements, le principe est toujours le même, mais les filtres nécéssaires, les encres ont évolué, et nous avons actuellement comme primaires le cyan (bleu) le jaune, le magenta (rouge) + le noir, qui lui aussi peut exister en versions plus ou moins denses, ou "noires". En reprenant les trois négatifs obtenus avec chacun des filtres ad hoc, il reste à les tramer, (comme les similis noirs et blancs) pour pouvoir les transcrire sur le cliché. Auparavant, le retoucheur ou chromiste aura corrigé les densités et les valeurs pour approcher le plus possible la perfection.

Les progrès de la chimie, de l'électronique évoluent et font évoluer tous ces procédés. Le recours au "tramé direct" permet, avec des films panchrome trait, de réaliser en une seule phase la sélection d'une couleur, son masquage, son tramage. Pour les procédés en relief ou en creux, nous avons des graveurs mécano-électroniques, ou électroniques uniquement. 

Certains films inventés possè­dent déjà une trame "intégrée" dans l'émulsion. Un autre procédé comporte des cellules photo - électriques munies des filtres convenables, qui explorent le document à reproduire, avec l'assistance d'un ordinateur programmé en conséquence, qui effectue les corrections et retouche avant "film définitif".

Aujourd'hui que le laser, sous toutes ses formes, a envahi l'industrie, par sa précision, la cohérence de son faisceau, le fini de ses réalisations, les sélections couleurs sont effectuées dans les ateliers conséquents par un appareil de gravure utilisant les derniers perfectionnements de l'optique, de la vidéo et du laser. Les "scanners" (un nom porté par d'autres appareils, médicaux ceux-ci) réunissent les dernières techniques découlant de ces inventions, en les associant sur les modèles de pointe avec un calculateur et une mémoire ("l'ordinateur"), intégrés. 

Le document original, déposé et fixé sur un cylindre transparent, est analysé point par point par une tête de lecture cathodique, qui envoie le message simultanément sur un écran vidéo - couleur et à la mémoire du calculateur. L'opérateur, en fonction des informations reçues et perçues, effectue ou guide les corrections à effectuer qui sont mémorisées par le calculateur. Une fois l'image définitive mémorisée par l'intermédiaire de la tête à laser, le film définitif est "gravé" point par point par le laser, ceci pour chaque couleur de base.

Si les émulsions du film et les produits de développement ultérieurs pouvaient être d'une parfaite similitude, les informations mémorisées permettraient alors de réaliser des simili - quadrichromiques qui seraient toujours de qualités égales dans le temps, à condition bien sûr, que la technologie du papier-support et des encres primaires n'ait pas été modifiée entre-temps. Finalement, le résultat doit être analysé en tenant compte de tous les facteurs entrant en ligne de compte. 

L'imprimé ne peut que se rapprocher de la réalité, et le jugement apporté sur ce résultat, doit être souple. Il est évident qu'une quadri avec couleurs pâles ou criardes serait éliminée.


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